L’opportunité de vivre.

André Comte-Sponville, Ed. PUF, 24,00 euros.
Penser la mort, et célébrer la vie.
Le sujet le plus important pour le philosophe, c’est la vie, et la mort en fait partie mais ce n’est pas le sujet essentiel, « simplement toute vie est mortelle, et donc il est bon de réfléchir parfois au fait qu’on va mourir. On ne peut pas vivre en faisant semblant de ne pas mourir. Ça, c’est vivre dans la mauvaise foi, dans l’illusion, dans le mensonge. » Pour autant penser à la mort ce n’est pas ruminer sa fin, ou plonger dans la dépression, c’est au contraire pour André Comte-Sponville, en sortir. Il cite alors André Gide « Une pas assez constante pensée de la mort n’a donné pas assez de prix au plus petit instant de ta vie », et Montaigne : « notre grand et glorieux chef-d’oeuvre, c’est vivre à propos », en d’autres mots, vivre au quotidien, au cours changeant des choses. C’est une sagesse tout en mouvement, où le bonheur est possible, ne serait-ce que par opposition à la définition du malheur, vivre ni dans le passé, ni dans le futur, sans pour autant y renoncer, en sachant que nous allons mourir, et sans en avoir peur.
André Comte-Sponville est l’un des philosophes français les plus lus et les plus traduits dans le monde. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, dont le Traité du désespoir et de la béatitude, le célèbre Petit Traité des grandes vertus et un très personnel Dictionnaire philosophique (les trois aux Puf).